Il est vrai que porter une réflexion sur le rôle du numérique, notamment, dans le développement des pratiques de l’intervention sociale, l’espoir de la libération collective, mais aussi de la place du sujet dans la Cité (virtuel), sont autant de thèmes qui ont stimulé mon imagination. A ce titre, mes nombreuses lectures ayant pour objectif la rédaction de cet article, me conduisent inlassablement vers cette notion d’économie sociale et solidaire ESS. Ainsi, c’est au détour d’une recherche sur le web, que j’ai fait la découverte de l’Agence d’ingénierie pour développer l’Économie sociale et solidaire (ESS) qui œuvre au niveau national depuis 2002. Connue sous l’acronyme AVISE, cet organisme anime des programmes d’action couvrant toutes les étapes de la vie d’une structure ; de l’émergence à la maximisation de son impact social. Ma curiosité me pousse alors à explorer davantage le contenu de leur site et à consulter leur dossier ESS et numérique. En effet, en ce qui concerne les transformations numériques, les attentes sont grandes car il est considéré comme véritable levier d’innovation sociale. Dans cette optique, cette innovation pourrait éventuellement répondre à des problématiques spécifiques telles que : comment mobiliser une communauté pour identifier et référencer les lieux accessibles pour les personnes à mobilité réduite ? Ou comment mettre en relation des réfugiés en quette d’un accueil temporaire et particulier ? Quelle plateforme est susceptible d’offrir aux sans-abris la possibilité de dématérialiser leurs papiers administratifs ?
Ainsi, la question de la digitalisation de L’ESS se pose avec insistance au vu des transformations et défis de la société. En effet, le développement des nouvelles technologies a fait émerger de nouvelles formes de projets d’utilité sociale :
- projets dont l’objectif est d’accompagner la transformation et de lutter contre la fracture numérique.
- projets qui ont été rendus possibles grâce à des solutions numériques.
Cette révolution numérique est une occasion rêvée pour certaines entreprises de l’ESS d’interroger leurs modèles économiques car porteuse de nouvelles solutions comme :
- penser la pérennité économique des structures ou démultiplier leur impact social et environnemental de manière efficace ;
- développer de nouveaux services (diversification et développement de nouveaux services digitaux) qui permet de créer de la valeur ajoutée ;
- développement de logiques de partenariats (inclusion d’une offre au sein d’un écosystème de partenaires) ;
- se positionner au sein de la chaîne de valeur (rendue possible par la dématérialisation ou le e-commerce) Par exemple, une structure productrice de biens ou de services peut dorénavant se passer d’un intermédiaire pour commercialiser ses produits ou services ;
- se positionner également en tant que distributeur (cas Ecodair avec le reconditionnement des ordinateurs, Label Emmaüs qui propose vêtements, meubles d’occasions en ligne).
L’utilité de l’outil numérique reste indéniable et peut être facteur d’innovation sociale. Il contribue à inventer un monde plus juste et durable dans certaine start-ups sociales. À l’image des mouvement qui rassemblent entrepreneurs, structures de l’accompagnement et financeurs qui croient à ces projets associant numérique et solidarité. Ainsi, Les entrepreneurs sociaux s’appuient de plus en plus sur ces solutions digitales et ont besoin de nouvelles formes d’accompagnement auprès des acteurs qui développent peu à peu leurs offres. Toutefois, dans ce nouveau monde, l’influence grandissante de la technologie du big data est amenée à étendre l’impact du marketing digital. Elle pousse à se questionner sur les garanties en termes de besoins de transparence et de partage sécurisé d’information de l’ESS.
Sofiane Laimeche